À l’arrivée de l’automne, on a envie de pousser le thermostat, histoire de se souvenir comment la vie peut être vaillante. L’appel des consonances franches se fait alors impériale. Cap sur l’une des plus belles planques que Tab-Mag vous a dégotté. Attrapez votre plus joli chapeau avant de sauter dans le premier train en partance.
Allégresse pour l’âme à Costigliole d’Asti
Il y a déjà une avalanche d’images qui précède l’arrivée et qui s’agrippent à la nappe; villages endormis en contre-jour, horizons brossés au pinceau ponctués de vignobles bouleversants, tables impeccables. C’est avec un élan de joie que l’on franchit le seuil du Marne Relais niché entre Alba et Asti, au cœur d’un paysage qui s’étend à perte de vue et qui fait palpiter le cœur vite, un peu comme si on prenait de l’avance sur le bonheur à venir.
Certaines régions ont le pouvoir de soulager le cœur. Le Piémont, entouré par les Alpes et les collines du Montferrato, est l’une de celles-ci, elle vous prend par l’épaule, vous offre un lieu où le temps s’étire et vous fait glisser dans une dimension sensorielle loin du tourbillon de la vie, de la joyeuse cohue surchargée digne d’un dessin à la Dubout.
Guido Martinetti et Federico Grom ont créé, main dans la main, Le Marne Relais, un boutique hôtel où on peut laisser derrière soi les émulations, les vieux fantômes et le battement frénétique citadin. Du reste, ils vous accueillent sur le principe sacré de l’hospitalité. Quand on arrive, quelque chose incite immédiatement à une déambulation sentimentale aussi audacieuse que de débuter la journée en regardant la couleur du ciel, alors que le reste du monde somnole encore.


Une maison dans les arbres
Une structure unique composée de deux fermes côte à côte qui abritent la Dimora dei Poeti (la Maison des Poètes), la Dimora degli Artisti (la Maison des Artistes). Chacune des 13 chambres est unique, inspirée par la vision artistique de Guido Martinetti faisant la part belle aux écrivains italiens tels que l’autrice Natalia Ginzburg (1916-1991) ou Cesare Pavese (1908-1950).
Les structures innovantes dédiées au sport et au bien-être, primordiaux pour Guido Martinetti, ancien sportif de haut niveau, parfont le tout; piscine intérieure semi-olympique avec vue sur les vignobles, salle de sport professionnelle Technogym, sauna, jacuzzi, bain froid et salle de massage.

Une maison suspendue (!) dans un arbre entre les vignes et le restaurant gastronomique « Radici » installé dans d’anciens caveaux de la fin du 19e siècle, où les produits en circuits-courts sont choisis de par leur qualité irréprochable, de leur proximité et de leur saveur, dont on se souvient longtemps après les avoir goûté, complètent le tableau bucolique de cette constellation réinventée qui stimule une façon inédite de raconter le monde. Rien de tel que d’aborder un restaurant par la terre et par les matières premières, un peu comme si on quittait sa chaise pour s’accroupir au niveau de la table et de son assiette.
La conception globale pensée par les deux associés s’articule autour de la mise en valeur primordiale qui lie l’humain à son précieux environnement. Tout de suite, c’est un paramètre que l’on ressent en foulant les terres de ce sublime écosystème. La propriété offre une place de choix aux errances poétiques; c’est un retour aux sources et bienfaits d’un esprit sain dans un corps sain. Le verger recense des espèces indigènes adaptées au terroir; figuiers, pommiers, abricotiers, vignes… Ici, on s’évertue à faire perpétuer les traditions viticoles avec un respect infini pour le vivant et la durabilité afin d’assurer la pérennité d’un meilleur sol à l’image de ces grappes de raisin aux contours parfaits d’où sont issus leurs millésimes « Mura Mura ».
« Lorsque l’on évolue dans ce paysage, on développe un lien très spécifique avec la nature, la terre. On apprend à mieux l’observer, à la chérir. La perception de l’écoulement du temps prend également une autre dimension », confie Guido Martinetti, tout en cueillant une figue dodue d’une main, le regard porté en direction de son domaine. Du reste, immergé dans les vignes avec des fenêtres qui donnent la sensation d’observe un tableau, on capture presto l’essence des lieux, tout y est d’une réjouissance folle. Ici, le luxe ne se montre pas, il se vit pour mieux s’immerger dans l’âme de la région.

Guido explique « J’ai créé Le Marne en imaginant l’endroit idéal pour élever mes enfants avec ma femme Martina », pile à ce moment là, les cloches de l’église où ils ont célébré leur union résonnent au loin. Le ciel pastel, en cette fin de journée où tout semble juste, annonce l’automne.
Dans le train du retour, ce que l’on retient de l’escapade italienne, ce sont peut-être l’odeur de de la terre qui s’éveille, les journées qui s’écoulent sans égratignures, les teintes verdoyantes des vignobles qui donnent envie d’y faire des roulades, le parfum dingue d’aventure et les levers du soleils formidables où le chant libre des oiseaux semble s’être démultiplié.
Cette fois le soleil s’est couché, on allume les bougies, l’éclat dans les yeux. On se laisse happer par le silence avant de serrer contre soit la chance de pouvoir trinquer avec l’insouciance désarmante de l’instant, celle qui se trouve à portée de main. La vie devant soi.
Demain, Guido, Martina et Federico, qui connaissent la mélodie des vents et le sens de l’accueil, poursuivront leur quête du beau comme ils le font chaque jour sous le ciel azur immense de Costigliole D’asti, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la clé de voûte de leur territoire.
Le Marne Relais
Ouvert de la mi-février au 31 décembre.
www.lemarnerelais.it
L’hôtel fait partie du groupe Small Luxury Hotels of the World (SLH)
https://slh.com/hotels/le-marne-relais