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Milla et Marc Aymon, l’étendue sentimentale

Milla et Marc Aymon, l’étendue sentimentale

Le 13 septembre dernier, les deux chanteurs valaisans ont fait escale au bord du lac Léman, à La Tour-de-Peilz, pour fêter les 120 ans de Patrimoine suisse. L’occasion pour Tab-Mag d’aller à leur rencontre.

Milla, l’autrice-compositrice-interprète à l’univers musical sensible, et l’artiste inspiré par la beauté intemporelle des rencontres Marc Aymon, ont envouté la scène pour un concert  intimiste qui a mêlé poésie suisse du 19e siècle, notamment celle de Marguerite Burnat-Provins (1872-1952) et Alice de Chambrier (1861–1882), et compositions originales qui s’avalent comme des bonbons.

Lorsque Marc Aymon s’exprime, c’est avec un enthousiasme épuré, où entre un doux mélange d’humilité et de gratitude. D’emblée, il évoque, en superposant les phrases, l’aspect généreux et accueillant dont font preuve ceux dont il croise le chemin. « Pour chaque projet artistique, j’apprécie la stimulation créative, les liens, les souvenirs et l’osmose que nous créons. Tout ce qui entre en résonance m’émeut et apporte du sens à mon parcours. Les approches sont très intuitives, sans secousses ». Un fil rouge fondamental pour cet admirateur de folk qui reste un éternel émotif et où on y décèle les valeurs engagées pour traverser le monde.

Après quatre albums solo réalisés entre la Suisse et Nashville – « L’astronaute », « Un amandier en hiver », « Marc Aymon », et « D’une seule bouche » – il se distingue par des démarches originales; en 2017, il lance « Ô bel été! », un livre-disque et carnet de chant dédié au patrimoine musical suisse, présenté dans plus de 25 pays. En 2019, il initie « Glaneurs, trésors éternels », un projet mêlant musique et archives, qui se matérialise en livre et carnet de chant faisant la part belle à dix artistes helvétiques.

Lorsqu’on l’interroge sur la culture suisse, il déclare « elle représente l’authenticité de la nature, la qualité, c’est un pays magnifique à quitter et à retrouver. Je crois au mouvement. J’aime être un artiste suisse qui arrive à l’heure, être précis et pointilleux, mais qui n’hésite pas à changer l’intégralité de ce qui était prévu ou de passer par la fenêtre quand toutes les portes sont verrouillées. »

En 2021, il publie « Humain », un disque-livre réalisé en collaboration avec le photographe Matthieu Gafsou où se croisent la musique et les images pour explorer les thèmes de l’identité et de l’humain. En 2023, il crée « Ici, le lac ressemble à la mer » pour célébrer les 150 ans de la Compagnie générale de navigation (CGN) et « La maison comme un poème » pour le centenaire de la Villa Le Lac de Le Corbusier, aux côtés de l’auteur-compositeur Jérémie Kisling et le dessinateur Dominique Bertail.

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Chanter en cœur et créer tout un univers

L’échange artistique avec Milla Besson, à l’univers unique, dure depuis quatre ans. Pour celle qui a grandit entre la vallée de Bagnes (VS) et Martigny, initiée à la guitare et aux belles harmonies par son père professeur de six cordes, l’épanouissement artistique s’est révélé par sa collaboration avec Marc Aymon. Un duo, à la fois attaché au pays et passionné de voyages, dont la force de l’alchimie grâcieuse cartonne.

Du reste, à l’écoute des morceaux repris en duo, il suffit le timbre des premières notes pour laisser derrière soi les émulations et le battement agité citadin. On est vite touché par l’émotion frémissante qui célèbre la vie pleine, la liberté de dire la beauté du monde, la quête du ravissant. Aussitôt, il est question de descendre d’une octave et de se laisser porter dans le fredonnement en sépia des mélodies.

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