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The Tower Hotel Nagoya : la ville à ciel ouvert

The Tower Hotel Nagoya : la ville à ciel ouvert

Après avoir été catapulté par le Shinkansen telle une bille de flipper, ressenti les battements de la terre, reniflé l’odeur des rizières et des champs de thé, direction Nagoya, fief de l’empire automobile japonais. Hissez-vous au sommet de la première tour hertzienne du pays qui accueille depuis 2020 un établissement hôtelier de haut vol.

Quelque soit le moment de la journée, contempler la troisième métropole du pays depuis son hypercentre à 180 mètres de hauteur tout en éprouvant les vibrations tumultueuses du quartier d’affaires en contrebas… ça ne s’oublie pas.

La tour de diffusion, emblème de la ville depuis 1954, a pu minutieusement être réinventée par FHAMS, le studio de dessin de Kyoto. Les architectes ont ainsi réussi le pari casse-cou de préserver les qualités innovantes du bâtisseur d’origine Tachū Naitō (1886-1970) tout en insufflant une dimension dynamique et urbaine. Au second étage, les lieux font la part belle à l’artisanat et l’art contemporain locaux tout en jouant un rôle actif dans la promotion culturelle de la ville. L’art distillé dans tout l’établissement permet d’y admirer des œuvres de Nara Yoshimoto, de la calligraphe Hiroko Watanabe ou de l’artiste textile Asuka Miyata.

Dans ce premier hôtel au monde conçu dans une tour de télévision, le studio a imaginé un café branché, le « Farm& », une salle de banquet ainsi que deux restaurants: la « Glycine », dédié aux interprétations modernes de spécialités locales, et le « Lily », une option française haut de gamme. Les quinze chambres aux volumes amples et aux lignes épurées, traversées diagonalement du sol au plafond par la charpente métallique, ont été conçues, quant à elles, de façon indépendante les unes des autres. De quoi ressentir une ambiance singulière, si propre à cette ville qui a décidément du punch à revendre.

Le plaisir du petit-déjeuner

Derrière un pan de bibliothèque se cache le restaurant où le chef Yōji Nakagaki, originaire de la préfecture d’Aichi, opère avec sa brigade en privilégiant des techniques imparables pour maintenir une qualité nippone: « Ce que nous proposons, c’est une cuisine locale douce pour l’esprit et le corps avec des denrées élaborées avec soin mettant en valeur la richesse des rivières, de la mer et des montagnes proches de Nagoya », confie-t-il.

Dans les plats, on y célèbre l’esthétique de la cuisine japonaise et le savoir-faire des producteurs que l’on déguste tout en observant, depuis les grandes baies vitrées, les habitants de la ville flâner dans le parc rectiligne d’Hisaya Ōdori. « L’élaboration de mes plats est guidée par la joie que je peux procurer à ma clientèle », répond le chef gêné à la question de ce qui lui procure du plaisir dans ses fonctions. Ce n’est pas sa tasse de thé de faire le malin. Disons que ce qui compte beaucoup pour lui, c’est le travail bien fait et soigné, un produit qui a pris du temps à être préparé. Poisson grillé, potage aux goûts nuageux, riz subtil quasi philosophique et légumes en saumure sauront vous séduire dès le premier coup de baguettes et vous faire perdre tous vos repères. Vous voilà aspirés dans un univers frontal et épatant avant même de débuter la journée.

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Dans la brume aérienne du printemps

Il est temps de descendre du sommet pour humer les cerisiers en fleur et explorer le château, débordant de personnalité; bel exemple de l’architecture féodale de la période Edo (1603-1868). Il fut reconstruit après les attaques aériennes de la Seconde Guerre mondiale. La lumière du soleil vous fait plisser des yeux, les arbres sont rosis par les pétales. Pas de doute, le printemps et cette nature omniprésente sont bien là et vous attendent de pied ferme. Juste là.  

L’hôtel fait partie des Small Luxury Hotels of the World: www.slh.com

The Tower Hotel Nagoya: thetowerhotel.jp/en

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